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LES 100 ANS DES CHAMBRES D’AGRICULTURE
Depuis leur création, en 1924, les Chambres d’agriculture ont joué un rôle clé dans le développement et le soutien de l’agriculture française. Elles ont évolué pour répondre aux besoins des agriculteurs et des territoires, tout en contribuant à façonner l’avenir durable de l’agriculture.
Les Chambres d’agriculture sont des établissements publics dirigés par des élus professionnels issus des différents métiers de l’agriculture. Elles représentent donc l’ensemble des acteurs du monde agricole, rural et forestier : exploitants, propriétaires, salariés, groupements professionnels.
Aux côtés des 416 000 agriculteurs français et présentes au niveau départemental, régional et national, les Chambres d’agriculture rassemblent 3 200 élus et emploient ainsi pas moins de 8 230 collaborateurs dont 6 430 cadres et techniciens. A travers les 102 établissements, il existe 88 Chambres départementales ou interdépartementales, 13 Chambres régionales et une structure nationale : Chambres d’agriculture France.
MISSIONS
Le réseau des Chambres d’agriculture est investi de 3 missions, issues du Code rural et amendées par Loi d’avenir de l’agriculture du 13 octobre 2014 :
Les Chambres d’agriculture œuvrent pour représenter les intérêts des agriculteurs, promouvoir des pratiques agricoles durables et innovantes, et fournir expertise et conseil pour le développement rural. Elles ont défini 3 axes stratégiques :
Accompagner l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques
• Conseil, installation et transmission des exploitations
• Conseil stratégique multiperformance
• Adaptation au changement climatique, promouvoir les démarches à Haute Valeur Environnementale
• Accompagner la diversification des activités des exploitations d’élevage
• L’innovation, la recherche et le développement, construire des solutions de R&D pour les transitions agricoles.
Développer, créer plus de valeur dans les territoires
• Circuits de proximité (vente directe et filières structurées).
• Créer de la valeur dans les exploitations avec les circuits courts
• Création de valeur dans les territoires. Être promoteur et acteur des projets de territoire.
Faire dialoguer agriculture et société
• Assurer un rôle de représentation efficace auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.
• Défendre les intérêts du secteur agricole et promouvoir ses besoins et perspectives.
• Éclairer les prises de décisions du secteur agricole
• Rapprocher agriculture et société.
« 100 ANS ENSEMBLE », UNE CAMPAGNE DE COMMUNICATION FÉDÉRATRICE
Le centenaire des Chambres d’agriculture fera l’objet d’une campagne de communication nationale et locale de plusieurs mois dont le lancement a été réalisé sur les réseaux sociaux le 3 janvier 2024, date anniversaire de la loi portant création des Chambres d’agriculture avec la diffusion d’un film institutionnel.
Le concept créatif de cette campagne a pour ambition de valoriser le rôle des Chambres d’agriculture aux côtés des agriculteurs dans le développement de l’histoire agricole française depuis 100 ans. « Ensemble » est le mot clé qui traduit ce concept.
LE LOGO 100 ANS ENSEMBLE
Sous la signature et le logotype « 100 ans ensemble, Oui l’agriculture à de l’avenir ! », la campagne comporte un film institutionnel dédié à ce centenaire, une série de neuf visuels déclinables sur une multitude de supports ainsi qu’un kit de communication pour les Chambres régionales et départementales.
De plus, il sera possible de retrouver un livre consacré aux « 100 ans des Chambres d’agriculture », un livre évoquant les « 100 projets pour demain », un planning éditorial sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Linkedin, X), des podcasts et des vidéos avec des témoignages de personnalités du monde économique, politique et des partenaires des organisations agricoles, des évènements sur le Salon International de l’Agriculture et dans les territoires à l’initiative des Chambres d’agriculture.
Les visuels clés de campagne qui permettent d’illustrer l’ensemble de ces missions.
Les visuels de la campagne illustrent les thématiques des trois missions stratégiques des Chambres d’agriculture : ACCOMPAGNER, DÉVELOPPER, REPRÉSENTER.
Un siècle écoulé, 100 ans d’histoire et une agriculture qui a réussi à s’adapter aux évolutions majeures de notre société. Au sein de chaque période, les Chambres d’agriculture ont joué un rôle central.
Après la première guerre mondiale, qui a eu des répercussions considérables sur les exploitants et la main-d’œuvre, compte tenu des importantes pertes humaines et malgré la mobilisation des femmes, l’exode rural se poursuit à grands pas, entraînant du retard dans la modernisation de l’agriculture française par rapport à d’autres pays, notamment en Europe du Nord.
Dans le même temps, l’amélioration des conditions de vie et les progrès dans les domaines économiques et sociaux modifient le visage des exploitations : accès à l’eau courante et à l’électricité, à la propriété en proposant aux futurs agriculteurs des emprunts à taux réduits.
Avec la loi du 3 janvier 1924, les Chambres d’agriculture voient le jour sous la forme de collèges de paysans élus qui doivent permettre l’application des réformes nationales dans les départements et notamment d’accompagner le remembrement des terres agricoles dont le principe avait été décidé en 1919. Les exploitations et l’agriculture française se (re)structurent pour faire face à une production étrangère moins chère et largement importée avec le développement du commerce mondial. Ainsi, les
Chambres d’agriculture se prononcent dès 1936 pour la création d’offices de régulation dont celui du blé pour stabiliser le marché de cette céréale essentielle, afin de garantir des revenus aux producteurs par une politique de prix dirigiste.
A la sortie de la deuxième guerre mondiale, tout est à reconstruire, y compris l’agriculture dans un contexte d’exode rural important. La France ne parvient pas à nourrir sa population, sauf au prix d’importations érodant durement la balance commerciale. En 1947, le plan Marshall permet la remise en route du système agricole français.
Les organisations professionnelles – les Chambres d’agriculture en tête – sont mises à contribution pour accélérer la modernisation, la mécanisation et la formation des agriculteurs à l’utilisation des machines. Elles sensibilisent les jeunes agriculteurs et les aident à se moderniser grâce à l’accompagnement des conseillers des Chambres d’agriculture. Les effets de ce développement se font vite sentir et les premières règles viennent encadrer la concurrence entre pays membres du marché commun créé par le traité de Rome en 1957. Parallèlement, en France et dès 1960, est promulguée la première loi d’orientation agricole.
Les Chambres d’agriculture se positionnent résolument en faveur de la défense et du maintien d’une agriculture fondée sur des exploitations de taille moyenne.
L’année 1962 sera déterminante dans l’histoire de l’agriculture européenne avec la mise en œuvre de la Politique Agricole Commune (PAC), 1ère vraie politique européenne après celle du charbon et de l’acier et qui le restera longtemps, mais également de la loi d’orientation agricole dite Loi Pisani créant les groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC), permettant l’exploitation à plusieurs « dans des conditions comparables à celles existant dans les exploitations de caractère familial ».
Malgré un contexte de baisse du nombre d’agriculteurs, la période est marquée par le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture de productivité. Une logique productive qui va engendrer une hausse de la production permettant d’aller vers l’auto-suffisance alimentaire. En effet, dans les années 70, la production agricole européenne dépasse la demande entraînant une chute importante des prix, particulièrement
pour les produits laitiers. Cette crise conduira notamment à la mise en place des quotas laitiers en 1984.
La France développe une véritable politique de soutien en faveur de son agriculture, avec notamment en 1973, la création de la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA). En 1972, une politique de soutien aux exploitants des territoires de montagne est mise en oeuvre. Elle vise à compenser les désavantages comparatifs face aux régions de plaine et à reconnaître les services rendus par l’agriculture de montagne en matière de protection du milieu naturel et des sols, ainsi qu’à assurer dans ces régions la sauvegarde des conditions de vie et de travail.
Côté élevage, la loi du 28 décembre 1966, souvent appelée loi Poly du nom de Jacques Poly, généticien de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et conseiller d’Edgar Faure, ministre de l’Agriculture de 1966 à 1968, met en place la sélection animale et l’amélioration génétique des productions animales. Dans le prolongement de cette démarche, les Chambres d’agriculture œuvrent très fortement pour l’ouverture des Établissements Départementaux de l’Élevage (EDE), véritable outil décentralisé d’amélioration génétique du cheptel.
Enfin, les décennies 60, 70 et 80 marquent la féminisation de l’agriculture avec la reconnaissance du rôle de la femme au sein de l’exploitation. En 1980, les conjointes d’exploitants agricoles obtiennent le statut de co-exploitante qui leur permet de gérer la partie administrative et leur donne certains droits, comme l’accès à la retraite. Par ailleurs, les formations agricoles sont ouvertes aux femmes, leur permettant de reprendre et de diriger une exploitation agricole. Une trajectoire qui verra l’élection de Michèle Chezalviel, première femme élue présidente d’une Chambre d’agriculture, celle de Corrèze, en 1983.
L’Europe et la France se retrouvent confrontées au développement du commerce international. À partir de 1992, les réformes de la PAC posent les prémices des impératifs environnementaux, introduisant des mesures incitant les producteurs à utiliser des méthodes plus respectueuses de l’environnement.
Parallèlement, le commerce de produits agricoles est traité au GATT, puis à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dans le cadre du cycle d’Uruguay (1986-1994) qui entre en vigueur en 1995. L’objectif à long terme de cet accord est d’établir un système d’échanges de produits agricoles équitable et axé sur le marché. En 1992, la première grande réforme de la PAC est adoptée, son objectif étant de réduire le budget global et d’abandonner le système des prix garantis illimités. La politique est passée d’un système de soutien du marché à une aide directe au revenu pour les agriculteurs et comprend de nouvelles obligations destinées à protéger l’environnement, ainsi que des mesures d’incitation visant à améliorer la qualité des denrées alimentaires. Pour la première fois, des paiements directs aux agriculteurs sont mis en place, sur la base de la superficie cultivée ou du nombre de bêtes détenues.
Cette réforme voit également apparaître les signes européens de qualité AOP (Appellation d’Origine Protégée), IGP (Indication Géographique Protégée) et STG (Spécialité Traditionnelle Garantie). Une logique de distinction préemptée plusieurs années auparavant par les Chambres d’agriculture avec « Bienvenue à la Ferme ». Créé en 1988, Il s’agit du principal réseau de producteurs fermiers et d’accueil touristique dans les fermes par les agriculteurs français comprenant la vente directe de produits fermiers, les séjours, les loisirs et la restauration à la ferme.
Au cours des années 1990, les pays d’Europe sont frappés par la crise de la «vache folle», qui entraîne de grandes craintes chez les consommateurs et provoque la chute du marché de la viande bovine. L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) est identifiée pour la première fois en novembre 1986 au sein d’un élevage britannique et le premier cas en France est découvert en mars 1991. À la suite de cette crise, tant sanitaire que sociétale, une loi sur la veille sanitaire et la surveillance des produits destinés à l’homme est adoptée en France en 1998. L’Institut de veille sanitaire est créé en 1998 et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments en 1999.
Ces vingt dernières années voient une nouvelle révolution agricole apparaître motivée par l’émergence de défis multiples : économique, sanitaire, sociétal, climatique et démographique. En 2030, un agriculteur sur deux devra prendre sa retraite et si de nouveaux arrivants permettent de compenser en partie ces départs, reste qu’un agriculteur sur quatre ne sera pas remplacé.
Et pourtant, la préservation de la souveraineté alimentaire française est un défi à relever dans l’urgence à l’heure où la France s’apprête à devenir importatrice nette de produits alimentaires.
Aux défis de la transmission des exploitations et de la nécessaire hausse de production, s’ajoute l’équation majeure de l’adaptation au changement climatique. D’un côté, l’agriculture est confrontée à des bouleversements de conditions de production inédits dont les effets sont déjà perceptibles sur les cycles agricoles. De l’autre, elle doit accélérer sa décarbonation pour contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux de lutte contre le réchauffement climatique.
Cette contribution, au-delà de reposer sur la production de 20 % des énergies renouvelables de notre pays, passe également par une importance toute particulière donnée à la préservation des sols comme source de production alimentaire, mais également comme potentiel de stockage de carbone important.
Mi-décembre 2023, Marc Fesneau a présenté le Pacte d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture. A cette occasion, les
Chambres d’agriculture ont salué les annonces de ce Pacte qui comprend 35 mesures majeures concernant : l’installation et la transmission, l’orientation et la formation mais aussi les transitions du secteur agricole. Les Chambres d’agriculture se sont félicitées tout particulièrement de la mise en place d’un module d’évaluation rapide de l’adaptation et de la viabilité des exploitations face au changement climatique qui sera proposé aux agriculteurs dès 2025. De plus, les Chambres d’agriculture contribueront à l’élaboration des modules de ces diagnostics et à leur déploiement. Un programme test « Climaterra » est également d’ores et déjà engagé en 2023, pour tester sur 1 000 exploitations.
Le regard de la société sur le monde agricole demeure un enjeu important : comment répondre aux interrogations des consommateurs ? En effet, la nécessaire décarbonation de l’économie, la réduction des produits phytosanitaires et la préoccupation croissante des citoyens pour le bien-être animal génèrent une distanciation entre agriculture et société alors que les sondages marquent un réel attachement des Français à leurs agriculteurs.
C’est pourquoi, les Chambres d’agriculture ont adopté un projet stratégique 2019-2025 visant à accompagner l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques, créer plus de valeur dans les territoires et faire dialoguer agriculture et société.
« Les Chambres d’agriculture, qui ont largement contribué aux débats préparatoires tant au niveau national que dans les territoires, sont prêtes à s’engager pour la réussite du Pacte et dans la mise en œuvre des missions qui leur sont confiées. Restent des attentes de moyens ! »
Sébastien WINDSOR, Président de Chambres d’agriculture France
LE LIVRE : 100 ANS D’HISTOIRE
L’ÉDITION D’UN LIVRE UNIQUE À L’OCCASION DU CENTENAIRE DES CHAMBRES D’AGRICULTURE
Le livre « 100 ENSEMBLE, 100 ANS D’HISTOIRE » permet de retrouver les grandes dates et faits marquants des Chambres d’agriculture, depuis leur création jusqu’à aujourd’hui, avec des témoignages de personnalités.
Cet ouvrage, disponible en ligne et en version papier, évoque la grande Histoire, les étapes de l’institution et à travers elle, les grandes évolutions de l’agriculture et plus largement de la société française.
LE LIVRE : 100 PROJETS POUR DEMAIN
L’ÉDITION D’UN LIVRE POUR DÉCOUVRIR LES PROJETS DE DEMAIN
Au-delà de la célébration, 2024 est également le moment de regarder les 100 ans à venir. Ainsi, les Chambres d’agriculture ont collecté et compilé plus de 100 projets conduits par les Chambres départementales et régionales, projets dont le caractère innovant, la durabilité et l’efficacité contribuent à construire l’agriculture de demain.
Actualités à venir
Améliorer la performance des exploitations. Créer plus de revenus pour les agriculteurs et de valeur dans les territoires. Accompagner les transformations économiques et…
En 100 ans, les Chambres d’agriculture ont traversé des moments historiques forts aux côtés des agriculteurs. Le réseau des Chambres d’agriculture a su s’adapter, se transformer,…
ESPACE PRESSE
Chambres d’agriculture France a organisé une conférence de presse le 10 janvier 2024 à 17h30 pour présenter notamment la campagne des 100 ans.
Contact presse : IRIS ROZE, iris.roze@apca.chambagri.fr
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